Alors que la décision de radiation de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, de la liste électorale, fait grand bruit sur la scène politique ivoirienne, le Mouvement des Forces d’Avenir (MFA) a livré sa position. Dans une déclaration claire, son Président Yaya Fofana réaffirme l’attachement de son parti au respect du droit et des institutions républicaines.
Selon le MFA, cette radiation, bien que controversée, repose sur des bases légales solides. Le parti s’appuie notamment sur l’article 48 du code de la nationalité ivoirienne qui stipule que tout Ivoirien majeur acquérant volontairement une autre nationalité perd automatiquement la nationalité ivoirienne.
« Tidjane Thiam a acquis la nationalité française en 1987, à l’âge adulte. La justice ne fait qu’appliquer la loi”, a soutenu le président du MFA, qui insiste : “La loi est dure, mais c’est la loi.” Face à la réaction de Tidjane Thiam, qui dénonce une décision politique, le MFA appelle à la retenue.
“La Côte d’Ivoire n’est pas une pétaudière. On ne peut pas défier la justice tout en prétendant vouloir diriger le pays. Il faut savoir raison garder », a fait savoir le parti. Le MFA rappelle que le président Alassane Ouattara lui-même avait accepté une décision défavorable de la justice en 2000, dans un esprit républicain.
La radiation de figures majeures de l’opposition telles que Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro et désormais Tidjane Thiam, n’inquiète pas outre mesure le MFA qui refuse de dramatiser : “Ces personnalités restent des justiciables comme les autres. La politique ne se résume pas à des individualités. Des partis entiers, avec des cadres compétents, doivent prendre la relève.”
Quant à la question de la légitimité du futur président, le MFA reste confiant : “Le peuple ivoirien décidera souverainement. Ce sont les urnes qui confèrent la légitimité, pas l’appartenance à une figure emblématique. La présidentielle doit se dérouler dans la sérénité, sans blocage émotionnel.”
Le parti rejette également l’idée d’un éventuel boycott du scrutin par l’opposition. “Le boycott n’a jamais été une stratégie gagnante. Chaque parti doit s’organiser et jouer pleinement son rôle dans le processus démocratique”, a insisté le président du MFA, ajoutant que “toutes les formations ont le droit de présenter un candidat”.
Fidèle à son engagement au sein du RHDP, le MFA attend le prochain congrès du parti prévu en juin pour s’aligner sur le choix du candidat à soutenir. “Nous nous mobiliserons pleinement pour la victoire de ce candidat”, assure son président, rappelant que le MFA avait déjà joué un rôle actif lors des dernières élections locales.
Concernant sa place au sein du RHDP, le MFA plaide pour une meilleure intégration : “Nous avons adressé des courriers aux responsables du parti. Nous croyons en une inclusion bénéfique pour tous. Le dialogue est en cours, dans un esprit de patience et de loyauté.”
En conclusion, le MFA appelle ses militants à rester mobilisés : “Gardez la foi, restez engagés. Le MFA aura un rôle crucial à jouer dans la présidentielle de 2025. Ensemble, bâtissons une Côte d’Ivoire stable, forte et prospère, autour du Président Alassane Ouattara.”
Charles Béni
