Dr Yéo Wonnan Eugène sur RTI 1: « L’eau se porte bien en Côte d’Ivoire mais… »
Reçu dans le magazine du dimanche 13 avril 2025 du journal télévisé de RTI 1, le directeur général des Ressources en eau du ministère des Eaux et Forêts, Dr Yéo Wonnan Eugène s’est prononcé sur l’état des lieux des ressources hydriques en Côte d’Ivoire.
« Les ressources en eau comprennent les eaux atmosphériques, c’est-à-dire les eaux de pluie, les eaux de surface qui sont les rivières, les fleuves, les lagunes et les lacs, les eaux souterraines qu’on arrive à mobiliser avec des forages et ensuite les eaux de la mer territoriale. En Côte d’Ivoire, il pleut à moyenne un peu plus de 1400 millimètres de pluie par an. Nous avons une tendance en termes d’eau de surface, en termes d’eau souterraine et quantitativement, quand on regarde ces ressources en eau, on peut dire que l’eau se porte bien. Mais la pression humaine, c’est-à-dire les activités de l’homme, impactent négativement, malheureusement, cette ressource en eau qui peut nous faire dire aujourd’hui que l’eau se porte de moins en moins bien », a confié l’ingénieur principal des Travaux publics, qui intervenait sur le thème « Ressources en eau : état des lieux en Côte d’Ivoire ».
Pour préserver et garantir la qualité de l’eau, selon Dr Yéo Eugène, il faut un changement de comportements au niveau de l’ensemble des populations. « La Côte d’Ivoire n’est pas encore classée parmi les pays à stress hydrique, mais le stress peut se manifester en termes de quantité, c’est-à-dire que quand la quantité de l’eau manque, mais aussi le stress peut se manifester quand la qualité de l’eau ne permet pas d’en faire un usage », a indiqué l’invité de Hamza Diaby.
Pour l’expert en Gestion intégrée des Ressources en eau, les impacts liés au changement climatique, la question de la pollution (pollution d’origine industrielle, pollution liée aux activités agricoles, pollution liée à l’exploitation minière illégale) et l’urbanisation non contrôlée; sont les principaux défis que connaît la Côte d’Ivoire en matière de gestion de l’eau.
« Par exemple la ville d’Abidjan, qui était exclusivement alimentée à partir des eaux souterraines, aujourd’hui, nous sommes obligés d’aller en dehors d’Abidjan, c’est-à-dire à Bonoua et à Dabou, pour prendre de l’eau pour venir alimenter les populations. Mais, cela ne suffit pas, parce qu’aujourd’hui, on est en train d’exploiter des eaux de surface, notamment la rivière Mé, mais aussi la lagune Adjin, pour pouvoir alimenter les populations en eau potable. (…)
C’est pourquoi, il est important qu’ensemble, on parle de la gestion intégrée de l’eau. Et, le ministère des Eaux et Forêts, qui est en charge de la gestion des ressources en eau, a d’abord adressé la question à travers le cadre juridique et réglementaire. Aujourd’hui, la loi portant le code de l’eau, qui date du 23 novembre 2023, a été promulguée. Elle prend en compte des aspects liés à la lutte contre les changements climatiques. Le code de l’eau, d’ailleurs, qu’on trouve innovant aujourd’hui, distingue le gestionnaire des utilisateurs.
Le code de l’eau aborde la question de la pollution. Il y a des mesures répressives aujourd’hui qui disent clairement qu’il ne faut pas polluer l’eau, qu’il ne faut pas mener une activité susceptible de polluer l’eau. C’est pourquoi, il est important que les populations s’approprient justement ce nouveau code parce qu’il jette les bases de la gestion intégrée des ressources en eau.
Ce code de l’eau, mis en œuvre, garantit la protection des ressources en eau, garantit de la préserver parce que l’eau est vitale. L’eau est essentielle pour notre survie, mais également pour notre développement », a insisté Dr Yéo Eugène, avant de rappeler que des campagnes d’information, de sensibilisation et de diffusion du code de l’eau ont été initiées par le ministère des Eaux et Forêts sur l’ensemble du territoire national.
Outre le code de l’eau, la Brigade spéciale de surveillance et d’intervention, la Police forestière de l’eau, le Groupement spécial de lutte contre l’orpaillage illégal et le Conseil national de sécurité, sont engagés pour lutter contre la pollution des eaux.
« La voix de la Côte d’Ivoire en matière de l’eau porte, aujourd’hui, grâce au ministre des Eaux et forêts, Laurent Tchagba, tant au niveau sous régional qu’au niveau international», s’est félicité Dr Yéo Eugène.