Conférences Risque pays Côte d’Ivoire/ Karim Ouattara : « L’analyse de la politique sociale du gouvernement ne devrait pas se limiter qu’à la cherté de la vie »
Panéliste à la 9e édition des Conférences Risque pays Côte d’Ivoire, qui a eu lieu le 16 avril dernier au Sofitel Hotel ivoirie à Abidjan, Karim Ouattara, Directeur général adjoint (DGA) de la LONACI, a estimé que l’analyse de la politique sociale du gouvernement ne devrait pas se restreindre aux seules mesures concernant la cherté de la vie mais procéder à une analyse matricielle du bilan social.
« Quel est le bilan social de la politique gouvernementale des 15 dernières années en Côte d’Ivoire ? », tel était le thème du panel 3 sur lequel le DGA de la LONACI est intervenu. Pour lui, malgré les efforts significatifs du gouvernement et les indicateurs qui témoignent des résultats positifs, la population semble avoir une autre opinion, alors que le taux de pauvreté a considérablement baissé de 55% en 2011 à 37,5% en 2021.
Il atteste que la réduction du taux de pauvreté de 55 % à 37,5 %, est une avancée remarquable, mais les populations semblent ne pas en mesurer l’impact. Pour la simple raison que la variation en valeur relative est largement positive, et la variation en valeur absolue est faible rendant le résultat non perceptible, alors qu’un gros boulot a été abattu.
C’est pourquoi, Karim Ouattara a estimé que l’analyse de la politique sociale du gouvernement ne devrait pas se restreindre aux seules mesures concernant la cherté de la vie, bien que cet aspect soit incontournable pour garantir le bien-être des populations.
Karim Ouattara a soutenu qu’il serait pertinent de procéder à une analyse matricielle du bilan social plutôt que de se limiter à une lecture linéaire de la situation. Cette analyse matricielle, devrait prendre en compte divers aspects en plus des infrastructures socio-économiques, qui jouent un rôle crucial dans le bien-être des communautés.
Parmi ces aspects, il faut noter l’assainissement du cadre de vie par rapport à 2011, l’efficacité accrue du système de défense et de sécurité nationale, ainsi que le renforcement de l’indépendance judiciaire, et de la liberté d’expression. Il est également essentiel, pour lui, de s’intéresser aussi aux avancées de la couverture maladie, à l’amélioration et au renforcement du dispositif médical.
A cela, il faut ajouter la couverture en électricité qui est passée de 33% en 2011 à 88% en 2023 avec un coût d’accès amenuisé pour les ménages à 1.000f, la couverture en eau potable évaluée à 80% en 2024, l’augmentation considérable du nombre de salles de classes, de collèges, de lycées et d’universités, le déblocage en 2014 du salaire des fonctionnaires bloqué depuis 25 ans, la prime exceptionnelle de fin d’année payée aux fonctionnaires et agents de l’état depuis 2023, la prime spéciale annuelle octroyée aux retraités à partir de 2024, l’augmentation du SMIG de 36.600f à 60.000f en 2013 puis à 75.000f en 2022 et l’augmentation significative du salaire des enseignants, la révision des conditions d’accès à l’habitat en 2019.
La baisse récente du prix du carburant, l’augmentation du prix d’achat du cacao à 2.200f, la forte amélioration de l’indice de perception de la corruption qui selon le dernier rapport de Transparency publié en février 2025 est passé de 22/100 en 2011 à 45/100 en 2024 faisant passer la Côte D’Ivoire de 154e sur 183 pays en 2011 à 69e sur 180 pays en 2024, sont autant d’aspects qu’il faut prendre en compte, a-t-il indiqué.