Revenu à Agboville dans la région de l’Agnéby-Tiassa pour un bref séjour, le président de l’ONG ADI (Actions for Development Initiative), Souleymane Traoré Muluku dresse dans une interview qu’il a accordée à la presse, le vendredi 17 janvier 2025, le bilan de la structure dont il a la charge depuis sa création en 2012, avant de jeter les bases de l’avenir. Entretien !
Monsieur le président, comment jugez-vous le bilan de l’ONG ADI depuis sa création, il y a 13 ans ?
C’est vrai que ça fait 13 ans qu’on existe mais on a commencé à opérer, effectivement en 2013. De 2013 à 2024, ça fait à peu près 11 ans. L’ONG a été reconnue aux Etats-Unis en novembre 2012 comme institution d’utilité publique, avec pour mission de combler les déficits dans le système de scolarisation des enfants en Côte d’Ivoire d’abord et ensuite dans d’autres pays. En faisant quoi ? En allant chercher des aides financières et également des ouvrages scolaires et universitaires un peu partout. Avec les ressources que nous avons eues, nous avons pu impacter un peu la vie d’un certain nombre d’enfants à travers plusieurs prises en charge et aides financières, des bibliothèques que nous avons renflouées en livres à Agboville et ailleurs, notamment à l’Université de Cocody, dans des Inspections d’enseignement préscolaire et primaire, ainsi que dans des établissements secondaires.
Vous me donnez l’occasion de parler des enfants qui ont pu avoir le Baccalauréat grâce aux prises en charges scolaires de l’ONG. Aujourd’hui, ils ont la Licence ou le BTS et sont en train de chercher à travailler. Au-delà d’Agboville, nous sommes intervenus une fois au Burkina-Faso pour aider des enfants à poursuivre leur formation. Nous l’avons essayé parce qu’on nous fait le reproche aux États-Unis de nous focaliser uniquement sur la Côte d’Ivoire, de travailler aussi dans d’autres pays comme le demande la Banque mondiale, notre partenaire.
C’est par la suite que nous avons eu l’envie d’aider la femme rurale au vu de son importance dans le tissu social. On a donc initié un projet, qui a beaucoup marché : l’inclusion financière de la femme rurale avec de petits prêts allant jusqu’à 500 000 francs CFA. Et grâce à nous, leur vie a un peu changé. C’était un projet pilote, qui malheureusement, n’a pas pu se poursuivre du fait que certaines dames n’ont pu rembourser leur prêt à temps, et donc cela a impacté quelque peu notre crédibilité auprès des sociétés de micro-finance.
Sinon que, la mission principale de notre ONG, c’est l’éducation. Je pense que ce bilan est relativement satisfaisant. Mais, j’avoue que nous n’avons pas réussi un certain nombre de choses parce qu’on n’a pas communiqué davantage sur ce qu’on faisait. Cela ne nous a pas permis d’attirer davantage de membres, ou bien même de donateurs.
Quel est pour vous le fait le plus marquant ?
Véritablement, c’est d’avoir contribué à renflouer des bibliothèques de plusieurs structures scolaires d’ouvrages.
Parlant de bibliothèques et de prises en charges scolaires, que représente l’éducation pour vous en tant qu’ancien fonctionnaire de la SFI (Société financière internationale) du Groupe de la Banque mondiale ?
L’éducation pour nous, c’est la formation du capital humain. On ne peut pas développer un pays sans investir dans le capital humain. C’est pour cela que vous voyez que tous les gouvernements investissent dans l’éducation. Vous avez beau construire des infrastructures, si vous n’avez pas une population qui est bien éduquée pour en faire un bon usage, vous avez des problèmes. C’est pour cela qu’éduquer les masses, c’est très important. Vous formez, vous investissez dans l’éducation. Ce qui permet d’avoir de meilleurs résultats et contribue davantage à la création de la richesse.
Par exemple, si vous avez une entreprise et que vous n’investissez pas dans la formation de votre personnel, c’est clair vous allez tomber en faillite. C’est pourquoi, l’éducation est pour nous, l’une des clés les plus importantes pour faire reculer la pauvreté.
Quelles sont les Qu’est-ce-qui est prévu, particulièrement pour cette année ? de l’ONG ADI ?
Aujourd’hui, on est heureux car on a la chance d’avoir un bureau au sein de notre résidence ici à Agboville. On n’a pas de loyer à payer, on peut recevoir des visiteurs, on peut avoir des réunions. Ce qui booste nos activités. On a davantage de sympathisants. Et l’impact de la distribution des 12.000 livres offerts par la Banque mondiale est vraiment en train de faire bouger les lignes, en nous donnant de la visibilité. Et nous comptons sur vous, hommes de médias, faire en sorte qu’on entende parler de l’ONG afin de nous permettre de convaincre davantage de donateurs. Parce que plus on reçoit, plus on pourrait distribuer. Nous ne sommes que des intermédiaires. Nous avons commencé à coopter des jeunes membres, des jeunes travailleurs qui ont entre 35 et 45 ans afin d’assurer la relève.
Pour 2025, nous souhaitons avec un retard, célébrer nos 10 ans d’existence. Ça va se faire peut-être malheureusement après 12 années d’activités mais vaut mieux tard que jamais.
L’autre activité non moins importante que nous allons mener, sera de mettre Agboville au centre de la Côte d’Ivoire pour être le champion de la lecture. Nous allons faire venir une dizaine de responsables d’établissements scolaires de différentes localités de la Côte d’Ivoire, à Agboville pour recevoir des livres. Et nous pensons le faire avant la fin du premier semestre de l’année. Nous sommes dans une année électorale et on ne voudrait pas que les gens perdent l’intérêt de ce que nous allons faire en l’interprétant différemment.
Réalisé par Tizié TO Bi