Les récits bibliques, dans l’Ancien Testament, parlent particulièrement, entre autres abondants sujets abordés, de deux villes étranges, aux noms bizarres et révélateurs : Sodome et Gomorrhe. L’une de ces deux villes, Sodome, qui fut la plus en vue pour ce que ses habitants faisaient de bestial et d’immoral, a laissé, pour cela même, son nom à la postérité, et ce nom est devenu une appellation usuelle, employée partout, de nos jours : la « sodomie ».
Qu’est-ce que c’est ? Pour l’expliquer terre à terre, disons simplement que la « sodomie » est l’acte de sexualité par lequel un homme pénètre de son phallus l’orifice anal de son partenaire masculin ou féminin, pendant leurs ébats amoureux.
Contre les valeurs morales traditionnelles qui fondent la société humaine dans des cercles de familles puis de communautés s’élargissant et s’aggrandissant en cercles concentriques, valeurs morales traditionnelles au nom desquelles l’acte de sexualité se pratique depuis la nuit des temps entre un homme et une femme, pour engendrer et perpétuer la race humaine sur terre, il y a eu cette pratique sexuelle de la sodomie qui biaise cette bonne nature des choses.
Ainsi, au lieu de continuer à faire jouer, à l’acte sexuel pratiqué par un homme et une femme, son rôle naturel de la procréation humaine, des hommes à la recherche de plaisirs libidinaux autres insoupçonnés, ont dévié de cette trajectoire en adoptant avec leurs partenaires de choix, des deux sexes, une pratique sexuelle vicieuse, corrompue, bestiale, contre-nature, attentatoire à la morale humaine et aux mœurs sociales.
La colère de Dieu contre Sodome et Gomorrhe
Mais l’acte de sodomie, dont la ville biblique de Sodome s’était tellement rendue coupable, au point d’en être négativement bien célèbre, n’était pas la seule pratique sexuelle condamnable dans cette ville. Car, il y avait aussi la prostitution à outrance et à visage découvert, les viols sexuels commis autant sur des mineurs que sur de vieilles personnes, l’adultère flagrant, la pédérastie, l’homosexualité, la pornocratie, les partouzes, l’échangisme, la zoophilie, l’inceste notoire abusivement pratiqué dans des liens de parentée et de sang – acte abominable, que même Œdipe, dans la mythologie, refusa d’admettre en se crevant lui-même les yeux et se condamnant à l’exil, quand il sut, plus tard, que sa femme Jocaste avec qui il eut des enfants, était sa propre mère et la femme de son père.
Dans Sodome biblique, ces outrageants actes de luxure qui violaient et travestissaient en toute impunité les règles et principes de base, ainsi que les valeurs morales naturelles et traditionnelles établissant les normes acceptables de la société humaine, étaient désormais devenus le nouveau modus vivendi (mode de vie) et modus operandi (mode opératoire) courant dans la Cité biblique de Dieu.
En réaction imparable à ces sacrilèges qui montraient et démontraient tant l’état de saleté d’esprit, déconfiture, de déconstruction, d’écroulement, de pourrissement et de putréfaction de cette cité, Dieu entré en colère, y déversa, selon les récits bibliques, un incommensurable déluge de feu qui embrasa et incendia toute la ville pour l’anéantir complètement. Le même sort frappa l’autre ville honteuse, Gomorrhe, toute aussi pourrie par ces actes de déviations morales, humaines et sociales.
L’être humain serait-il devenu un animal dans sa propre société, en ne se préoccupant pas de faire le distinguo entre le bien et le mal ?
Il s’avère, aujourd’hui, que ce phénomène d’immoralité sexuelle a eu la peau dure, puisqu’il a repris du poil de la bête, pour se répandre, comme la peste ou de la mauvaise herbe de ronces, dans la société humaine contemporaine, en traversant les âges et les siècles, ainsi que les frontières dans le monde. L’humanité, en évoluant pour faire progresser la race humaine vers la perfectibilité de l’ordre humain, a aussi malheureusement vu évoluer dans son système de vie, ce fléau humain de dépravation et de perte des valeurs et des vertus, auquel elle est confrontée.
La recherche, non idyllique, et donc non conventionnelle, mais travestie et vicieuse, des plaisirs jouissifs mettant à nu le comportement inacceptable en société, de certains humains tarés, à l’esprit égaré et incurable, est un fait de société qui plonge celle-ci dans la décadence continuelle.
Quand une société humaine se voit ainsi possédée par un tel esprit destructeur, qui incarne la malédiction et engendre des malheurs, cette société entre de plain-pied en phase de déchéance morale.
L’être humain serait-il devenu un animal dans sa propre société, en ne se préoccupant pas de faire le distinguo entre le bien et le mal ? Aurait-il, par-là même, décidé de vivre à jamais l’envers désacralisé de la société en y incarnant les contre-valeurs, la contre-nature, le contre-sens et donc l’impie ? Sa recherche effrénée de l’orgasme aux mille tentations démoniaques et diaboliques, le conduit-il à se régénerer en tant qu’être bien-pensant de bonne compagnie, ou à s’égarer en tant qu’esprit perdu et errant ?
De l’écrivain ivoirien
Sylvain Takoué