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Présidentielle de 2025: Les propositions de Nazaire Kadia pour des élections justes et apaisées

ELECTION 2025

Présidentielle de 2025: Les propositions de Nazaire Kadia pour des élections justes et apaisées

Dans un an et quelques mois, se tiendra en Côte d’Ivoire, l’élection présidentielle. Déjà, l’effervescence gagne les états-majors des partis politiques, nonobstant l’incertitude qui entoure la candidature des leaders de certaines formations politiques. Les meetings succèdent aux meetings, les piques et les échanges « d’amabilité » sont devenus monnaie courante ; ce qui contribue à enflammer la toile.

Il reste entendu que toutes ces gesticulations et cette débauche d’énergie des partis politiques, ne visent qu’un seul objectif : accéder à la magistrature suprême, et partant, disposer des manettes de direction du « navire ivoire » pour appliquer piloter ledit navire.

S’il est légitime que tous les partis aspirent à la magistrature suprême, il serait bienséant que tous s’accordent sur les actions à mener, les décisions à prendre et le modus operandi pour que l’élection se déroule dans une atmosphère apaisée.

Il faudrait de ce fait pouvoir crever tous les abcès et trouver des réponses à tous les problèmes qui fâchent et qui divisent les ivoiriens depuis 2011. Ces problèmes sont connus et reviennent à toutes les élections, juste parce que la mise à exécution des solutions proposées, a toujours été sciemment biaisée.

L’une des pommes de discorde réside dans la composition de la Commission Electorale Indépendante (Cei), la structure en charge des élections. Depuis des années, l’opposition ivoirienne dans son entièreté et dans sa diversité réclame à cor et à cri une composition équilibrée de cette structure et surtout que celle-ci se tienne à équidistance de toutes les chapelles politiques.

Si tout le monde est d’accord cette déclaration de principe, dans la pratique, les décisions du gouvernement à cet effet, donnent le tournis et mettent en évidence son souci de tirer la couverture sur le parti qui fonde son existence, et lui permettre de conserver sa position dominante.

A titre d’exemple, il y a quelques années, lorsqu’il s’était agi de désigner un représentant des partis de l’opposition pour siéger dans les instances dirigeantes de la Cei, le gouvernement n’a trouvé mieux que de nommer une dame, qui, quelques jours plus tôt, avait déposé ses bagages au Rhdp. Le gouvernement n’a même pas eu l’élégance de laisser la latitude à l’opposition de choisir son représentant !

Cette façon d’opérer, et l’intransigeance observée des députés du Rhdp, à rejeter toutes les propositions de l’opposition relatives à la composition de la Cei, ne sont pas de nature à convaincre plus d’un, de la neutralité de cette institution. 

L’autre problème auquel il faudra également trouver une solution qui puisse satisfaire tout le monde, est le découpage électoral, en ce qui concerne l’élection législative. Le découpage opéré sous la direction de l’ancien ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur puis premier ministre, feu Hamed Bakayoko, est des plus déséquilibré. Il donne une avance confortable au Rhdp, dans les départements considérés à tort ou à raison comme ses zones d’influence, avant même la compétition. 

Auditer la liste électorale

Examinons quelques exemples pour étayer nos propos :

– Le département de Mankono avec une population de 210 000 habitants, a 4 sièges 

– Le département de Yamoussoukro avec 300 000 habitants, a 3 sièges

– Odienné-Samatiguila avec une population estimée à 104 624, a 5 sièges

– Le département de Daoukro avec 112 188 habitants, a 3 sièges

– Kaniasso-Minignan avec une population d’environ 89 000 habitants, a 2 sièges

– Bloléquin avec 123 000 habitants, a 2 sièges

– Le département de Séguéla avec une population de 198 445 habitants,

a 4 sièges

– Le département de Divo qui a 387 000 habitants, a 3 sièges

Qu’est-ce qui justifie ce déséquilibre constaté en faveur des départements, réputés être les bastions du Rhdp ? Ce déséquilibre sciemment opéré, qui permet au Rhdp de disposer d’une majorité mécanique à l’Assemblée nationale, ne peut plus prospérer. Cela laisse penser que certaines localités sont plus importantes que d’autres, et est absolument inacceptable dans un pays censé être démocratique. Il y a donc une absolue nécessité de revoir ce découpage, tout comme celui de l’érection des villes en communes.

Outre le découpage électoral, il y a enfin lieu de faire un audit de la liste électorale, si tant est que la transparence anime tous les acteurs, et qu’il n’y a rien à cacher. Beaucoup de choses, vraies ou fausses ont été dites relativement à cette liste ; notamment la présence de nombreux étrangers ou la présence de centaines d’électeurs avec une seule mère ! 

Pour mettre tout le monde d’accord, il ne serait pas superflu de croiser la liste électorale ivoirienne avec celle du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée. Cela aura l’avantage de lever tous les doutes et permettre aux ivoiriens d’aller aux élections en toute sérénité.

Tous ces problèmes doivent être appréhendés dans une approche systémique, afin que les solutions proposées puissent défier le temps. Faisons-le pour demain. Car demain est certes un autre jour, mais demain arrive toujours et l’ivraie sera séparée du vrai.

NAZAIRE KADIA 

Analyste politique

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