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Eco et politique

Présidence du PDCI-RDA: Les enjeux du rejet de la candidature de Maurice Kacou Guikahué (Par F. M. Bally) 

La course à la présidence du PDCI-RDA, pour remplacer Henri Konan Bédié, donne ses premiers résultats. Des cinq candidats, seuls trois restent en lice: Koumoué Koffi Moïse, Yacé Jean-Marc et Thiam Cheick Tidjane. 

En effet, Noël Akossi Bendjo, conseiller spécial du président du parti, s’est retiré pour rallier Tidjane Thiam. Et la « candidature par devoir » de Kacou Guikahué Maurice, vice-président et chef du secrétariat exécutif, a été invalidée, le 3 décembre 2023. 

Le Comité électoral, présidé par Kacou Gervais, a invoqué une procédure judiciaire dont Guikahué est l’objet. Arrêté le 3 novembre 2020, chez Bédié, et emprisonné dans le cadre des activités du Conseil national de transition (CNT, organe ne reconnaissant pas l’élection d’Alassane Ouattara), le secrétaire exécutif en chef du PDCI-RDA ne sera libéré que le 19 janvier 2021, pour être placé sous contrôle judiciaire. C’est le péché que la structure du parti reproche au « capitaine courage ».  

Cette décision fait l’effet d’une bombe. Dr Gnamien Yao, grand conférencier du parti septuagénaire, s’est pourtant montré très clair, face aux militants, alors que la polémique enflait sur l’éligibilité de Tidjane Thiam par rapport à son ancienneté au Bureau politique (au moins dix ans). 

Pour lui, le Congrès (extraordinaire) étant souverain, « les structures mises en place par le Bureau politique pour recueillir les différentes candidatures n’ont qu’un rôle administratif. » 

« Le rôle politique ultime appartient au Congrès et au Congrès seul, » a-t-il ajouté avant de poursuivre: « Ainsi, aucune structure du PDCI ne peut invalider une candidature en lieu et place du Congrès. »

Guikahué passé à la trappe

Et c’est justement ce qui n’est pas possible, qui vient de se passer, avant le Congrès extraordinaire du 16 décembre 2023, de surcroît pour une raison qui ne figure pas au nombre des conditions d’éligibilité. De là à crier à la forfaiture à relent tribal, il n’y a qu’un pas que des militants ont franchi, en raison des rivalités politiques, qui scindent les communautés ivoiriennes, avec les principaux partis à base ethno-régionale. 

Actuellement, le RHDP est tenu par Alassane Ouattara, un « dioula » du nord. Le PPA-CI est dirigé par Laurent Gbagbo, un Bheté du centre-ouest. Et depuis, sa création en avril 1946, le PDCI-RDA a connu deux dirigeants baoulé (centre): Houphouët-Boigny et Konan Bédié. 

Le cas de Maurice Kacou Guikahué est donc devenu problématique. Il est non seulement un Bheté, mais originaire de Gagnoa, comme… Laurent Gbagbo. Et il représentait, des cinq candidats à la candidature, le plus sérieux adversaire contre Thiam, le petit-fils de Félix Houphouët-Boigny, président-fondateur du PDCI-RDA. 

De ce fait, entre légalité et légitimité, le Comité a choisi la légitimité historique et Guikahué est passé à la trappe, refusant de faire des vagues. 

F. M. Bally 

Tidjane Thiam (à g.) a rendu visite à Kacou Guikahué, en août 2023, après le décès de Bédié (photo d’archives).

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