L’ex chef de l’État ivoirien, Laurent Gbagbo a exprimé son indignation, le samedi 06 avril 2024 à Agboville, suite à l’augmentation du kilogramme de cacao à 1500 fcfa pour la campagne intermédiaire, qui a débuté le 1er avril dernier. C’était lors de la célébration de la 2e édition de la fête de la Renaissance tenue les 05 et 06 avril dans le chef-lieu de la région de l’Agnéby-Tiassa, en présence de milliers de militants du PPA-CI (Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire) venus de tous les coins du pays et de l’étranger.
« Aujourd’hui, c’est la fête de la Renaissance. Cette fête est dédiée aux femmes mais il y a beaucoup de choses dont nous devons parler et dont nous allons parler. La cherté de la vie. Est-ce-que c’est quelque chose de normal que dans un pays, la vie soit si chère ? Que le citoyen lambda soit quasiment dans l’impossibilité de se procurer ce qu’il veut ? On ne distribue pas suffisamment l’argent. Comment le prix du cacao peut coûter 5000 fcfa le kilogramme au Cameroun, 3000 fcfa le kilogramme au Ghana et en Côte d’Ivoire, on dit qu’on a augmenté à 1500 fcfa ? C’est une misère. Une misère », a déploré le président du PPA-CI, à la place Henri Konan Bédié d’Agboville, noire de monde nippé de pagnes, de tee-shirts, de casquettes et d’autres accessoires à l’effigie du parti fondé en 2021.
Le prix de cacao en Côte d’Ivoire est passé, le mardi 02 avril dernier, de 1000 FCFA à 1500 FCFA le kilogramme pour la campagne intermédiaire de commercialisation 2023-2024. Pour Laurent Gbagbo, seule l’union des principaux producteurs pourra faire bouger les lignes.
« Il y a longtemps quand j’étais président, j’ai demandé l’union des principaux producteurs. Le Ghana et la Côte d’Ivoire, nous produisons 60% du cacao mondial. La Côte d’Ivoire 40% et le Ghana 20%. J’ai souhaité qu’on se rassemble et que nous fixions les prix de vente du cacao au lieu de subir le prix d’achat que les acheteurs nous imposent. On m’a pris pour un très gros révolutionnaire. Et beaucoup m’ont fui petit à petit pour ne pas avoir affaire à humm ! », ironise l’ancien pensionnaire de la prison de Scheveningen au Pays-Bas, avant de rappeler qu’on n’obtient rien sans combat, sans lutte.
« On peut, aujourd’hui, atteindre 3000 fcfa, 4000 fcfa voire 5000 fcfa parce que la demande est très forte »
« Aujourd’hui, les acheteurs achètent à n’importe quel prix qu’ils veulent. 5000 fcfa au Cameroun, 3000 fcfa au Ghana, 1500 fcfa en Côte d’Ivoire. Qu’est c’est ce que ça ? Qu’est c’est ce que ça ? », s’interroge le Woody de Mama, qui propose de revenir à la réforme de 2000 (dissolution de la caisse de stabilisation pour laisser le planteur-vendeur de cacao en face de l’acheteur et du cours mondial).
« C’est bénéficiant de cette dissolution que j’avais dit en 2000 aux paysans : donner moi le pouvoir pour que je vous le rende. Et quand été élu, j’ai rendu le pouvoir aux paysans. Vous avez vu ceux qui fixaient le prix, ceux qui annonçaient le prix, ce sont les paysans (…) Le prix de cacao a été augmenté parce que l’État ne prenait que 260 fcfa sur chaque kilogramme pour son impôt. Le reste les producteurs étaient en face des acheteurs et ils leur donnaient tout le reste», a-t-il rappelé.
Et Laurent Gbagbo de poursuivre : «Aujourd’hui, les libéraux ivoiriens font la stabilisation c’est-à-dire ils bloquent les prix pour se donner les moyens de prendre sur le kilogramme de cacao pour financer la dette abyssale qu’ils vont nous laisser. Je dis non à ça. Que ce n’est pas une bonne manière de faire. Il faut accompagner la réforme de 2000 et laisser les paysans présenter leur cacao bord champ et laisser les acheteurs venir bord champ, discuter avec les paysans et leur proposer le prix le plus élevé.
On peut, aujourd’hui, atteindre 3000 fcfa, 4000 fcfa voire 5000 fcfa parce que la demande est très forte. Je ne suis pas d’accord avec la petite augmentation de prix. Alors, ils disent 1500 fcfa comme si c’était quelque chose de grand. Dès l’instant que plus petit que nous a fait acheter son cacao à 5000 fcfa, nous pouvons le faire aussi à 5000 fcfa. C’est ça la vérité qu’il faut dire et c’est ça la vérité que nous disons », a-t-il démontré.
« Le PPA-CI : Quelle politique d’autonomisation de la femme pour la victoire aux élections présidentielles de 2025 ? ». Tel était le thème de la deuxième édition de la fête de la Renaissance tenue à Agboville, qui a enregistré la présence de partis frères et d’organisations de la société civile.
Tizié TO Bi
Correspondant régional