2025 arrive à grands pas et c’est déjà la guerre politique dans les médias. A quelques 14 mois de l’élection présidentielle ivoirienne, en 2025, les deux (2) presses écrites, celle du parti au pouvoir et de l’opposition, sont déjà à couteaux tirés. Et il est à craindre que cette joute par médias interposés, ne connaisse une escalade au fur et à mesure que cette échéance majeure sera plus proche.
Eh oui, la guerre est déjà bien entamée dans les journaux. Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur les manchettes, depuis un certain temps, pour s’en convaincre. Pour ceux proches de l’opposition, c’est l’usage de titres qui dépeignent de la pire des manières le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), faisant parfois monter les enchères dans les chiffres et les faits, et n’hésitant nullement à les amplifier ou à les déprécier, c’est selon.
Pour les partisans des tenants du pouvoir, en revanche, Il faut toujours veiller à présenter les faits en les édulcorant, parfois en les minimisant, quitte à ne pas se décredibiliser aux yeux de l’opinion nationae et internationale. Dans ce contexte fortement polarisé, c’est plus que la guerre des chiffres et des supposés faits. Dans l’entre-deux camps, il y a, toutefois, quelques journaux, très peu à dire vrai, qui se battent toujours pour garder leur neutralité.
Face à ces deux (2) camps où chacun cherche à capter et relayer l’information à son avantage, le citoyen lambda est confronté à une question cruciale: où se trouve la vérité ? Car de cette interrogation peut en grande partie dépendre le choix des électeurs.
Dans tous les cas, c’est à chacun sa propre vérité. Pire, c’est à qui mieux mieux. Tout ceci amène à s’interroger sur le rôle et la responsabilité des médias dans la gestion des conflits dans les pays africains modernes. S’il est vrai que « les médias ne sont pas des acteurs neutres des conflits », est-il nécessaire qu’ils portent la responsabilité de l’escalade et de la radicalisation de la violence et des conflits pendant les périodes électorales?
En réalité, le rôle et la responsabilité des journalistes dans l’escalade de la violence avant, pendant et après les élections ont parfois suscité de nombreux débats. C’est justement la raison pour laquelle il est fréquent que des institutions organisent des formations à leur intention à la veille d’élections.outefois, au-delà de cette polarisation de la presse ivoirienne, c’est tout le drame des médias ivoiriens, voire celui de l’Afrique, qui se joue, car ils sont contraints de prendre parti, pour espérer survivre, au détriment parfois de la quête de la vérité,
Oussou Kouamé Rémi
Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké
Expert Analyste socio-politique et économique
Secrétaire de Zone-RHDP
