Au Cameroun, le prix de vente du cacao se situe actuellement au-dessus de 3000 Fcfa (4,95 $). Ce niveau de rémunération est l’un des plus élevés du monde et tranche avec la faiblesse des prix en Côte d’Ivoire. Au pays des Eléphants, pourtant premier producteur mondial de cacao, le kg de fèves s’échange actuellement à 1000 Fcfa (1,65 $). Analyse des principales raisons de l’écart entre les deux pays.
- Le régime de fixation des prix aux producteurs Le gap entre les tarifs perçus en Côte d’Ivoire et au Cameroun s’expliquent notamment par le système de fixation des prix. En effet, dans le pays d’Afrique de l’Ouest, les prix aux producteurs sont gérés par le Conseil du Café-Cacao (CCC) qui garantit que ceux-ci perçoivent un seuil minimum de 60 % des prix mondiaux. Dans le cadre des ventes par anticipation se déroulant depuis 2011 dans le secteur, le régulateur cède 80 % de la récolte par avance, ce qui lui permet de fixer les tarifs en début de chaque campagne principale (octobre) et intermédiaire (avril).
De fait, la revalorisation ou non des prix se fait chaque 6 mois en Côte d’Ivoire. Au Cameroun, selon la Banque mondiale, les exploitants perçoivent entre 80 et 90 % des prix mondiaux et les tarifs fluctuent au gré de l’évolution des cours du marché tout au long de l’année cacaoyère. Ce faisant les exploitants camerounais peuvent tirer profit dans l’immédiat de la hausse des cours comme c’est le cas actuellement ou au contraire pâtir fortement de la volatilité des prix ou de leur effondrement.
- Les modalités de commercialisation intérieure
Au Cameroun, le système de vente du cacao sur le marché intérieur est complètement libéralisé. La multiplication des acteurs commerciaux depuis une dizaine d’années a renforcé le jeu de la concurrence et pousser vers le haut les prix accordés aux producteurs.
Dans le pays, le gouvernement a instauré depuis 2019, l’autorisation officielle de vendre le cacao de manière groupée en partant des prix de référence publiés l’Office national du café et du cacao (ONCC) qui supervise la qualité et s’occupe du suivi des exportations.
Grâce à ce système qui utilise le même principe que les enchères, les exploitants, par l’intermédiaire de leur groupement, peuvent négocier directement avec les multinationales ou des transformateurs locaux, des prix d’achat en fonction du meilleur tarif offert sur le marché, la quantité et la qualité de leur production… Lire la suite sur agenceecofin.com