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Ex pourfendeur de Ouattara devenu répondeur automatique: Que ne ferait pas Venance Konan pour conserver son ticket de restaurant? (Par NAZAIRE KADIA) 

CAFÉ CHAUD

Ex pourfendeur de Ouattara devenu répondeur automatique: Que ne ferait pas Venance Konan pour conserver son ticket de restaurant? (Par NAZAIRE KADIA) 

La Côte d’Ivoire est un pays extraordinaire où dire et se dédire cheminent allègrement. Elle pullule de personnes versatiles, qui soutiennent les jours pairs une  position, puis les jours impairs, sans qu’on ne s’y attende, soutiennent le contraire, comme si de rien n’était. Le 5 janvier dernier, Nady Bamba Gbagbo, à Azito, dans la commune de Yopougon, a fait état de la souffrance qui fut celle de son époux, le président Laurent Gbagbo, lors de son incarcération à Korhogo. 

L’évocation du calvaire de l’ex-président à Korhogo, a fait sortir les thuriféraires du pouvoir de leur antre. Chacun y est allé de ses certitudes, de ses affirmations pour espérer contenir la portée et les effets de la déclaration de Nady Bamba Gbagbo, qui étaient un secret de polichinelle. 

Ainsi après le sulfureux Soro Kanigui, hier soutien objectif et compagnon de Soro Guillaume, qui est allé à Canossa pour réintégrer la case ronde, on a été ahuri de voir Venance Konan, ex-directeur général de Fraternité-Matin, y aller de son grain de sel. Que ne ferait-on pas pour conserver son ticket de restaurant ?

Si des personnes peuvent de bonne foi défendre ce pouvoir et son chef, Venance Konan est loin d’être de ceux-là. C’est vrai que dans la Côte d’Ivoire nouvelle, dire une chose et le lendemain soutenir mordicus le contraire, en sachant que le ciel ne tombera pas sur la tête, est en passe de devenir la norme. 

En la matière, Venance Konan, devenu un des répondeurs automatiques de la case ronde, et qui s’érige en donneur de leçon, doit faire profil bas, s’il a encore une once de dignité. Ses prises de position et ses invectives contre l’actuel chef de l’Etat sont encore fraîches dans la mémoire de nombreux ivoiriens, qui au regard de son histoire, ne lui accordent aucune crédibilité. 

Examinons quelques unes de ses affirmations avant qu’il ne devienne un thuriféraire de la case ronde et de son chef, alors qu’à cette époque, il était un sofa du sphinx de Daoukro, feu Henri Konan Bédié, dans sa guéguerre avec l’actuel chef de l’Etat.

Morceaux choisis:

En février 1998, au plus fort de l’antagonisme entre Bédié et Ouattara, Venance Konan déclarait:

« …Alassane Ouattara affirme être un ivoirien. Mais il est un fait qu’à une certaine période de sa vie, il porta la nationalité du Burkina Faso actuel. Fut-il ivoirien d’abord ivoirien avant de redevenir ivoirien ? …pourquoi les ivoiriens doivent-ils prendre le risque de confier leur destin à un homme dont le patriotisme n’est pas exclusivement ivoirien ? Au nom de quel principe ? Le tort de la Côte d’Ivoire, est d’avoir confié de hautes responsabilités à un travailleur immigré du nom d’Alassane Ouattara… »

Après avoir dit cela, et bien d’autres envolées dans le même registre, Venance Konan a opéré une rotation à 360 degrés, dès lors que le chef de l’Etat actuel parvint au pouvoir dans les conditions que l’on sait. Toute honte bue, il est devenu l’un des plus grands griots du pouvoir en place. 

Bien plus, il rejoint le Rhdp plus tard. Cette rotation à 360 degrés lui permit d’être nommé directeur général du groupe Fraternité-Matin.  Sa gestion approximative du groupe le fit quitter la tête du groupe pour un autre strapontin. 

Mais on le sait, la case ronde a la rancune tenace et ne fait aucune confiance aux oiseaux voltigeurs, qui passent de branche en branche à la recherche de pitance. Ces oiseaux voltigeurs doivent toujours montrer patte blanche, au besoin , « pleurer plus fort que la famille du défunt » pour mériter la confiance de la case ronde.

Qu’attendre d’un homme qui se renie et dont la constance n’est pas la tasse de thé? Que vaut encore sa parole ?

Et Venance Konan ne s’en prive pas. Qu’attendre d’un homme qui se renie et dont la constance n’est pas la tasse de thé? Que vaut encore sa parole ? Et dire qu’il y a des années, alors que nous étions encore au lycée, nous vouions une grande admiration à cet homme qui animait, avec Tiburce Koffi, Honorat de Yedagne et bien d’autres, le journal le plus libre du pays à cette époque : CAMPUS INFO que nous lisions avec passion. Mais bon, l’eau a bien coulé sous le pont…

Les préoccupations et les affirmations de Nady Bamba Gbagbo sur les conditions de détention de l’ancien président à Korhogo, sont un secret de polichinelle. Il y a eu beaucoup de témoignages sur ses conditions de détention et sur son transfèrement en catimini à la Haye. Nous sommes tous contemporains de ce pan de l’histoire récente de notre pays. Et nul n’a le droit de la tronquer juste pour conserver un tabouret ou avoir un autre strapontin.

L’Incréé a sauvegardé la vie du président Laurent Gbagbo et lui a permis de rentrer au pays, après l’avoir lavé de la souillure et de l’opprobre qu’on a voulu déverser sur lui. Si les accusateurs n’ont pas pu réunir les preuves pour le faire condamner, la décence voudrait qu’ils la ferment et continuent de se servir à satiété au restaurant. Ils se doivent de conserver le peu de dignité qui leur reste. Ainsi va le pays. Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai. 

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