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Eco et politique

Élections municipales  : Assalé Tiémoko appelle à une descente massive d’électeurs hors zone à Tiassalé

Ce n’est plus la sérénité dans le camp du maire sortant de Tiassalé, Assalé Tiémoko, candidat à sa propre succession. Depuis l’annulation des résultats des élections municipales du 2 septembre 2023 à Tiassalé, le député de la nation parcourt villages et hameaux, même au-delà des limites de la commune, dans le cadre de sa précampagne en vue de la reprise prochaine du scrutin municipal.

Lors de l’opération de révision de la liste électorale qui a eu lieu fin 2022, la Commission électorale indépendante (CEI) a plusieurs fois été interpellée par des hommes politiques au sujet de supposées inscriptions massives d’ivoirien(ne)s en dehors de leurs localités de rattachement. 

Cette situation avait amené la CEI à apporter des précisions. Par exemple, s’il est vrai que le code électoral admet clairement que le citoyen peut s’inscrire sur la liste électorale de la circonscription de son choix, il convient d’indiquer que ladite circonscription s’entend de celle dans laquelle il a son domicile, ou sa résidence depuis au moins six mois à la date de démarrage de la révision de la liste électorale, ou encore celle au titre de laquelle il figure pour la cinquième fois sans interruption au rôle de l’une des contributions directes, ou celle de la représentation diplomatique ou consulaire dans laquelle il est immatriculé, s’il se trouve à l’étranger. Il n’a pas donc le droit de s’inscrire en dehors des circonscriptions sus indiquées. 

« S’il est établi de quelle que manière que ce soit, que ce dernier (le citoyen) s’est inscrit dans une circonscription électorale alors qu’il n’y a pas son domicile ou sa résidence ou ne remplit pas la condition de résidence fiscale ou d’immatriculation, pour ceux qui se trouvent à l’étranger, il tombe sous le coup des dispositions des alinéas 6 et 7 de l’article 9 du code électoral. L’article 9 alinéa 6 punit ces faits d’un emprisonnement de six (06) mois à un (1) an et d’une amende de cinq cent mille (500 000) à un million (1 000 000) F CFA », avait prévenu l’institution chargée de l’organisation des élections.

La course effrénée aux électeurs au-delà des frontières de Tiassalé

Apparemment, cette disposition de la loi, abondamment relayée par le député Assalé Tiémoko qui s’en était fait le chantre, n’était bonne que pour ses adversaires politiques de Tiassalé, notamment le RHDP qu’il n’a pas cessé d’accuser, sans preuve, de convoyer des centaines de militants venant d’Abobo pour grossir l’électorat local.

On se rendra compte plus tard, qu’il ne s’agissait que d’une stratégie d’endormissement de l’adversaire afin de mieux frapper lors du scrutin. Et comme il fallait s’y attendre, l’élection municipale du 2 septembre dernier a été annulée pour cause de nombreuses irrégularités constatées pendant et après le vote.

En attendant la reprise des élections municipales, le maire sortant s’est lancé dans une course effrénée d’électeurs au-delà même des frontières de la commune. Ainsi, après Koyekro, son village situé dans la sous-préfecture de Morokro, à près de 30 Km de la ville de Tiassalé, le cap a été mis sur Bacanda, un autre gros village situé dans le département de Grand-Lahou. 

Partout où il passe, le message est clair : un appel à la mobilisation pour le porter à la tête de la mairie de Tiassalé lors de la reprise. 

Que craint-il pour appeler à une descente massive d’électeurs hors zone sur Tiassalé?

« (…) Je voudrais vous dire merci; vous dire merci parce que j’ai compris que votre village m’a adopté. Bacanda m’a adopté. Et je vais me battre pour Bacanda. Ils n’ont qu’à venir voter pour Assalé. Tous ceux qui votent ici et qui sont à Tiassalé, mobilisez-vous », a lancé Assalé Tiémoko aux populations de Bacanda. 

Situé a plus de 37 Km de Tiassalé, Bacanda ne fait pas partie de la circonscription électorale de ladite commune, encore moins du département de Tiassalé. Il est évident qu’il s’agit bien là, d’électeurs hors zones à convoyer lors du scrutin afin de gonfler l’électorat. 

Et pourtant, selon le député-maire, le convoyage électoral autorisé par le Code électoral de 2012, est interdit et pénalement puni depuis l’entrée en vigueur du nouveau Code électoral de 2020. 

Comment se fait-il alors que « le défenseur » de la loi, qui, en juillet 2022, accusait sans preuves, le RHDP de convoyer plusieurs électeurs venus d’Abobo, soit aujourd’hui en train de sillonner des localités situées au-delà de la commune de Tiassalé afin d’inviter les populations à venir voter? 

Quel est l’objectif visé de cet appel? Que craint-il pour appeler à une descente massive d’électeurs hors zone sur Tiassalé?

David Yala

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