Le PDCI-RDA, tout comme la Côte d’Ivoire en octobre 2020, s’est doté d’un nouveau président, le troisième, à l’issue d’un scrutin émaillé d’incidents, comme pour le troisième mandat présidentiel.
Pour la succession à Henri Konan Bédié, décédé le 1er août 2023, tous les autres candidats, dont des poids lourds du parti, ou se sont retirés ou ont été éliminés, à l’exception d’un seul, Jean-Marc Yacé, pour affronter le grand favori, Cheick Tidjane Thiam.
C’est un vernis de démocratie qui rappelle étrangement, là aussi, le combat électoral de Kouadio Konan Bertin dit KKB, le pot de terre, contre le président sortant, Alassane Ouattara, le pot de fer, le 31 octobre 2020. Et si Ouattara a écrasé KKB, avec 94,27% des voix, Thiam a pulvérisé son adversaire en recueillant 96,48% des suffrages exprimés.
Le PDCI-RDA, tout comme la Côte d’Ivoire en octobre 2020, a connu son semblant de Conseil national de transition (CNT), en décembre 2023. Tout comme l’opposition qui s’était liguée contre la candidature de Ouattara, en octobre 2020, deux « militants égarés » se sont dressés contre la direction intérimaire, accusée de dérouler le tapis rouge à Thiam.
Le PDCI-RDA s’en tire à très bon compte, ragaillardi
Dénonçant, notamment, l’opacité du processus électoral à son profit et l’élimination de son plus sérieux adversaire, ils ont saisi la justice et ont obtenu gain de cause, en obtenant la suspension du 8è Congrès extraordinaire, prévu le 16 décembre 2023. Contrairement à l’opposition en 2020.
Les similitudes entre ces deux épisodes s’arrêtent donc là. Car si la Côte d’Ivoire est sortie écartelée et profondément divisée avec des menaces de poursuites judiciaires contre des opposants, qui planent, le PDCI-RDA, lui, s’en tire à très bon compte, en sortant ragaillardi.
D’un, les deux réquérants se sont finalement désistés de leur action. Ils ont retiré leur plainte et présenté leurs plates excuses aux dirigeants pour avoir attrait le parti devant la justice.
En ordre de bataille pour le retour au pouvoir en octobre 2025…
De deux, le faux pas du samedi 16 décembre, avec la dispersion, par la police, des six mille congressistes au lieu de la rencontre à Abidjan, n’a nullement refroidi leur ardeur militante.
Ils sont revenus à l’assaut, répondant encore massivement à l’appel de leurs dirigeants pour ce 8è Congrès extraordinaire déplacé, le vendredi 22 décembre 2023, à Yamoussoukro, chez Félix Houphouët-Boigny.
Les militants et sympathisants sont, en réalité, dans la ferveur. Ils sont tous unis derrière leur nouveau président, issu de la lignée du fondateur du plus vieux parti de Côte d’Ivoire. Ils sont tous en ordre de bataille pour le retour au pouvoir en octobre 2025, avec cet homme jugé providentiel et cette figure emblématique.
F. M. Bally