Suivez sur
#
Destruction de la société ivoirienne : Pourquoi il faut oeuvrer pour une jeunesse éduquée, responsable, avec de solides perspectives et à même de relever les défis de demain

Femmes et Jeunesse

Destruction de la société ivoirienne : Pourquoi il faut oeuvrer pour une jeunesse éduquée, responsable, avec de solides perspectives et à même de relever les défis de demain

Le 31 août 2019, de triste mémoire, l’humiliation, la Côte d’Ivoire l’a vécue et bien vécue à la fin des obsèques de l’artiste DJ Arafat. Ce jour-là, la dernière demeure du «président de la Chine » fut profanée par des jeunes, tant les rumeurs les plus folles ont couru, faisant croire que la tombe ne contenait pas la dépouille de l’artiste. Nonobstant les assurances données par les autorités du pays, rien n’y fit. Les jeunes voulaient vérifier par eux-mêmes que leur idole « dormait » bien dans sa dernière demeure et l’abomination fut commise. 

Cet acte que nous avions tous condamné avec la dernière énergie, est le signe évident de la rupture de confiance entre une partie de la jeunesse et le gouvernement du pays. Qu’est ce qui peut  expliquer ce comportement et les actes de cette partie de la jeunesse ? A-t-on objectivement des raisons de croire que celle-ci avait été manipulée comme ce fut entendu ? Assurément non.

C’est une jeunesse dont l’enfance pour certains et l’adolescence pour d’autres, ont rimé avec coups d’états, rébellion, couvre-feux, état d’urgence, guerre, embargo, etc. Certains d’entre ces jeunes avaient pris une part active à certaines de ces activités ou ont vécu au cœur de ces événements. Au sortir de la crise postélectorale, beaucoup d’entre eux ont dû laisser le chemin de l’école pour une raison ou pour une autre. 

Non au laxisme

Obligés de se prendre en charge, la rue fut souvent le refuge qu’ils se sont offert. C’est donc une jeunesse endurcie, qui n’a peur de rien ni de personne, pleine d’amertume, de haine et qui a grandi avant l’âge, sans repères ni véritables modèles. Elle se croit tout permis et n’hésite pas à le faire savoir… Lors d’un précédent article, nous avions fait cas du phénomène des « microbes ». Phénomène que nous avons laissé se développer et prospérer, par notre passivité et notre indifférence. 

Ces jeunes peuvent ainsi agresser, voler et même tuer sans que le ciel ne leur tombe sur la tête. Un autre groupe de jeunes, sans véritables activités connues, exerçant dans le domaine des transports, peut s’autoproclamer propriétaire de certaines parties du territoire abidjanais, et exiger sans se cacher, un droit de sol à tout voyageur qui a le malheur de descendre en ces lieux. 

Si un refus leur est opposé, le malheureux voyageur sera agressé, dépouillé voire poignardé. Il faut saluer les forces de police qui ont engagé une lutte féroce pour essayer d’éradiquer ce phénomène. Ces mêmes jeunes exerçant dans les gares routières, soumettent les chauffeurs de taxi et de mini cars à un racket, en s’octroyant le titre de « syndicaliste». Malheur au chauffeur qui refuse d’obtempérer. Il peut retrouver son véhicule «caillassé » sans que cela n’aille quelque part.

Œuvrons-tous pour une jeunesse éduquée

On a en mémoire que ces « syndicalistes » se sont même offert le luxe il y a quelques temps à Yopougon d’ôter la vie à un gendarme ! Il est inadmissible que dans un pays organisé, des individus puissent s’octroyer des droits sans fondement juridique, s’enrichir tout en étant un danger pour les honnêtes citoyens, qui ont l’impression d’être livrés à eux-mêmes.

Il est temps de mener sérieusement la réflexion pour corriger la trajectoire prise par ces différents groupes de jeunes. Ceux-ci ont évolué dans un sens que nombre de personnes n’ont pas vu venir ou simplement ont fermé les yeux pour ne pas les voir. Il faudra certainement élargir les activités du service civique, au-delà des effets d’annonce, pour la rééducation de ces jeunes, tout en pensant à des formations courtes débouchant sur un métier pour leur permettre de s’insérer dans le tissu économique.

Car à l’évidence, ces groupes de jeunes vont à la dérive. Camper sur des certitudes et faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, n’est que pure vanité. Œuvrons-tous pour une jeunesse éduquée, responsable, avec de solides perspectives et à même de relever les défis de demain. Demain est certes un autre jour, mais demain arrive toujours et l’ivraie sera séparée du vrai.

Par Nazaire Kadia

test
Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Plus dans Femmes et Jeunesse

#