La récente nomination de l’ancien Premier ministre Patrick Achi au poste de conseiller spécial du président de la République, avec rang de ministre d’État, a suscité une vague de réactions variées en Côte d’Ivoire.
Perçue par certains comme un « poste budgétaire de trop, » cette décision pourrait en réalité marquer un tournant stratégique dans le paysage politique ivoirien à l’approche des élections de 2025.
Une nomination controversée ou un coup de maître ?
Dans un contexte où le RHDP, le parti au pouvoir, peine à trouver une figure consensuelle pour succéder au président Alassane Ouattara, cette nomination pourrait s’avérer un levier décisif. Depuis les disparitions tragiques d’Amadou Gon Coulibaly et d’Hamed Bakayoko, aucun successeur naturel n’a véritablement émergé. Patrick Achi, figure respectée pour sa constance, son expertise administrative et sa maîtrise des enjeux de développement, pourrait bien être l’homme de la situation.
Cette promotion arrive à un moment où le président Ouattara reste ambigu quant à ses intentions pour l’élection présidentielle d’octobre 2025. Alors que certains militants du RHDP militent activement pour un autre mandat, Ouattara semble vouloir se positionner en mentor et stratège, préparant peut-être son retrait tout en consolidant l’héritage qu’il laissera derrière lui.
Un signal fort pour la continuité et la stabilité
Patrick Achi est un acteur clé du projet de société « La Côte d’Ivoire Solidaire » et du Plan National de Développement (PND 2020-2035). Sa nomination peut être interprétée comme un message de stabilité et de continuité. En le ramenant au cœur du pouvoir, Ouattara réaffirme la volonté de son administration de maintenir le cap sur les réformes économiques et sociales majeures.
Pour l’opposition, cette décision devrait être une invitation à recentrer le débat politique sur les programmes et les visions d’avenir. Trop souvent figée sur la question de la candidature d’Alassane Ouattara, l’opposition semble manquer l’opportunité de proposer une alternative crédible et structurée pour les Ivoiriens.
Une transition en préparation ?
À 11 mois des élections présidentielles, la nomination de Patrick Achi pourrait aussi être un test de légitimité pour jauger sa capacité à rassembler autour de lui, au sein du RHDP comme sur l’échiquier national. À ce titre, ce choix est un signal adressé autant aux adversaires politiques qu’aux partenaires économiques de la Côte d’Ivoire : la priorité reste la stabilité et la croissance.
Un espoir pour l’avenir politique ivoirien
Imaginer Patrick Achi comme potentiel successeur d’Alassane Ouattara n’est pas une idée farfelue. Son parcours parle en sa faveur : rigueur, vision, et expérience. Avec lui, le RHDP pourrait miser sur une figure capable de porter le flambeau de la stabilité économique et de la modernisation.
Cependant, cette stratégie ne sera efficace que si l’opposition parvient également à élever le niveau du débat, en mettant de côté les querelles sur les candidatures pour se concentrer sur des projets concrets. Car au bout du compte, les Ivoiriens attendent avant tout des solutions à leurs préoccupations.
En conclusion, la nomination de Patrick Achi n’est pas qu’un simple décret administratif ; elle est un acte politique majeur, porteur d’espoir pour une Côte d’Ivoire qui aspire à consolider ses acquis tout en se projetant dans un avenir prometteur. Une stratégie qui pourrait bien redéfinir le paysage politique et dessiner les contours de la prochaine décennie. Avec toute ma gratitude, votre ami et frère,
Abou Coulibaly,
Ecrivain, Observateur des réalités sociales