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Condamné par la justice ivoirienne, Blé Goudé tance le régime Ouattara

Droits de l’Homme 

Condamné par la justice ivoirienne, Blé Goudé tance le régime Ouattara: «On ne peut pas se cacher derrière un prétexte judiciaire pour menotter politiquement des adversaires »

Dans un climat politique ivoirien marqué par des tensions croissantes à l’approche de la présidentielle de 2025, Charles Blé Goudé, ancien ministre et figure de l’opposition, a pris la parole pour dénoncer ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

Lors d’une interview accordée à Jeune Afrique, Charles Blé Goudé a vivement critiqué l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition de la course à la magistrature suprême.

Une condamnation « politique » qui l’empêche de se présenter à la présidentielle

« J’ai été condamné à 20 ans de prison en décembre 2019, une condamnation par contumace que j’estime politique », a déclaré Charles Blé Goudé. Cette sanction, selon lui, est d’autant plus contestable qu’elle est en contradiction avec son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI) pour les mêmes faits liés à la crise postélectorale de 2010-2011. Un paradoxe qui l’empêche aujourd’hui d’être inscrit sur la liste électorale et, par conséquent, de briguer la présidence.

Face à cette situation, l’ancien leader des Jeunes Patriotes affirme avoir multiplié les initiatives pour obtenir justice. « Rencontres avec les autorités, courriers officiels, appels publics… J’ai également saisi les institutions internationales, notamment le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève et l’Union européenne », a-t-il précisé.

Ces démarches témoignent de sa volonté de réintégrer le jeu politique par des voies légales et diplomatiques. Cependant, leur aboutissement demeure incertain dans un contexte où l’opposition dénonce une mainmise du pouvoir sur l’appareil judiciaire.

Un risque pour la stabilité du pays

Au-delà de son cas personnel, Charles Blé Goudé met en garde contre les conséquences d’une telle exclusion politique sur l’avenir de la Côte d’Ivoire. « On ne peut pas se cacher derrière un prétexte judiciaire pour menotter politiquement des adversaires », a-t-il fustigé.

Pour lui, l’histoire récente du pays est une preuve que l’exclusion de certaines forces politiques peut mener à des crises graves. « Notre pays a déjà payé le prix fort de l’exclusion politique », rappelle-t-il, en référence aux troubles qui ont marqué les scrutins passés.

Malgré cet obstacle, Charles Blé Goudé ne semble pas prêt à renoncer à son engagement. Il invite ses partisans et l’ensemble de l’opposition à se structurer et à aller à la rencontre des populations. « Notre rôle est de nous structurer, de nous préparer et d’aller à la rencontre des Ivoiriens pour leur présenter notre projet. La politique doit répondre aux besoins essentiels des populations », a-t-il conclu.

Alors que la Côte d’Ivoire se prépare pour un scrutin décisif, ces déclarations ravivent le débat sur la transparence et l’inclusivité du processus électoral. L’exclusion de figures de l’opposition pourrait-elle compromettre la stabilité du pays ? La question reste ouverte, tandis que les regards se tournent vers les autorités ivoiriennes et les instances internationales pour d’éventuelles évolutions.

Charles Succès

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