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Alassane Ouattara, le destin d'un leader visionnaire et résilient (Par Oussou Kouamé Rémi ) 

Eco et politique

Alassane Ouattara, le destin d’un leader visionnaire et résilient (Par Oussou Kouamé Rémi ) 

Appelé en urgence, pour la première fois, en avril 1990 pour « présider le Comité interministériel de la coordination du programme de stabilisation et de relance économique, en vue de trouver une solution à la crise financière ivoirienne provoquée par la chute drastique des cours des matières premières et le poids de la dette extérieure », avant d’être nommé, quelques mois plus tard la même année, comme Premier Ministre, Alassane Ouattara est, à n’en point douter, l’un des chefs d’Etat ivoiriens dont le parcours élogieux pourrait inspirer quiconque aspire à la grandeur par son travail, son courage, sa détermination et sa résilience. 

Né le 1er janvier de l’année 1942, à Dimbokro, ville du centre de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara est né d’un père à la fois enseignant et commerçant prospère et d’une mère femme au foyer. Après de brillantes études primaires en Côte d’Ivoire et secondaires au Burkina Faso (ex-Haute Volta). Après l’obtention de son baccalauréat, il s’inscrivit à l’Institut de Technologie de Drexel, aux États-Unis, puis à l’Université de Pennsylvanie (U-PENN), toujours aux États-Unis grâce à une bourse. 

Il en sortit avec un Master d’économie, en 1967. L’année suivante, il fut recruté au Fonds Monétaire international (FMI), tandis qu’il poursuivit ses études pour décrocher son Doctorat, en Sciences économiques, cinq années plus tard, en 1972. En 1973, il entre à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), la plus grande institution bancaire régionale dont il devint successivement le Vice-gouverneur de 1983 à 1984 et gouverneur, 1988.

Entretemps, à partir de novembre 1984, il fut rappelé au FMI en tant que directeur du Département Afrique, avant d’y retourner, en 1994, cette fois-ci comme Directeur général Adjoint, après ses differends politiques avec l’ex-president de l’Assemblee Nationale, Henri Konan Bedié, après avoir servi en Côte d’Ivoire comme Premier Ministre, de 1990 à 1993. 

Affronts sur affronts et humiliations après humiliations

On me dira que de par ses origines familiales, il était déjà promis à un avenir professionnel radieux, d’autant qu’il est le « descendant de l’Empereur Sékou Oumar Ouattara, premier souverain de la dynastie des Ouattara, de l’Empire de Kong ». Ce fut effectivement le cas, au vu de son parcours universitaire et professionnel hors-normes qui s’est successivement déroulé dans l’une des meilleures institutions d’enseignement supérieur des États-Unis, U-PENN (Ivy League), et dans les institutions financières de renommée internationale que sont le FMI et la BCEAO. 

Toutefois, sur le front politique, la vie fut loin d’être un long fleuve tranquille pour le brillant économiste. Depuis 1990 qu’Alasaane Ouattara est revenu en Côte d’Ivoire, il n’a cessé se battre pour la reconnaissance de son statut d’Ivoirien à part entière (ivoirité). En effet, depuis cette année-là, Alassane Ouattara a dû subir affronts sur affronts et humiliations après humiliations, au motif qu’il n’est pas ivoirien parce qu’il se serait prévalu, à un moment donné, de la nationalité burkinabé; facteur, somme toute, qui lui coûta les échéances électorales presidentielles de 1995 et 2000. 

En fait, en 1999, à cause d’une divergence d’avec les instances dirigeantes du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), il créa le Rassemblement des Républicains (RDR) dont il fut élu président, la même année, mais il ne put se porter candidat parce que justement une clause d’ivoirité fut introduite dans le code électoral, alors même que de par l’engouement suscité par la nouvelle formation politique et surtout à cause de la crise de succession qui couvait au sein du vieux parti, le PDCI, le président du RDR avait toutes ses chances dans ces scrutins présidentiels. 

Alassane Ouattara fait amplement figure d’exception

Il en fallu plus pour décourager le futur occupant du Palais de verre qui rempile en 2010 où il est finalement élu Président de la République à 54% contre Laurent Gbagbo, à l’issue du second tour. Il s’ensuivit une crise post-électorale qui prit fin avec l’arrestation de Gbagbo dont les partisans refusèrent d’admettre les résultats du scrutin,  pourtant, validés par la Commission électorale indépendante (CEI) et l’ensemble de la communauté internationale. 

A son accession au pouvoir suprême, après avoir lancé un vaste programme de reconstruction/réhabilitation post-conflit, il mit en place une politique économique audacieuse, à la fois libérale et interventionniste à l’issue de laquelle la Côte d’Ivoire a progressivement renoué avec la croissance et la reconnaissance internationale.

Au final, faisant fin des nombreuses tribulations auxquelles il a dû faire face dans son parcours politique, Alassane Ouattara est parvenu au sommet grâce à sa patience, son travail acharné, sa force mentale et sa résilience et, surtout, sa vision d’une Côte d’Ivoire prospère et unie. 

Alassane Ouattara fait amplement figure d’exception en travaillant sans relâche au bien-être de son peuple, dans une Afrique menacée par les coups d’Etat et les contestations tout azimut parce que le peuple est en déphasage avec son leader.

Oussou Kouamé Rémi 

Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké 

Analyste socio-politique

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