Rebecca Yao, présidente de l’association «Diabo, ville émergente »: « Quand les femmes se lèvent, rien ne peut les arrêter »
Œuvrer à l’autonomisation de la femme en milieu rural. Tel est le credo de la présidente de l’association « Diabo, ville émergente », Rebecca Yao. Femme de qualité et de valeurs, qui lutte pour l’autosuffisance alimentaire, elle entend mettre en évidence les qualités et les valeurs des femmes afin qu’elles sortent de la précarité.
« Je suis diplômée en économie du développement et spécialiste en suivi évaluation, socialiste en genre et en regroupement communautaire », s’est-elle présentée, lors d’une interview accordée à la presse, le mardi 02 juillet 2024 à Bouaké.
La secrétaire nationale adjointe chargée du monde associatif du RHDP a révélé qu’elle est à l’origine du label de riz denommé « N’Zrama » (étoile en Baoulé, langue parlée dans le centre de la Côte d’Ivoire). N’Zrama aussi pour dire que les femmes en zone rurale, sont des étoiles, puisqu’elles sont des productrices de cette céréale.
« Le Riz N’Zrama de Diabo a été mise en place par la première fédération de coopératives de riz de Côte d’Ivoire, dirigée par des femmes. Cette fédération est présente à tous les niveaux de la chaîne des valeurs, depuis la production, la transformation et la commercialisation », a rappelé la présidente de l’association « Diabo, ville émergente », avant d’indiquer qu’elle est à la tête d’une organisation agricole féminine de 3000 femmes issues de 200 coopératives dans le département de Botro.
Outre le riz, ces femmes font aussi les cultures maraîchères, de manioc, même de l’anacarde et du soja. « Nous ne faisons pas que produire, parce que nous agissons également dans le développement des compétences à travers l’alphabétisation des femmes, la mise sur pied d’associations villageoises d’épargne et de crédits(AVEC) etc », a affirmé Rebecca Yao.
Pour elle, les femmes peuvent être à la source des mutations positives et même être au cœur de tous les processus décisionnels. Adepte du concept « Consommer local », elle a affirmé avoir réussi son pari, grâce à l’aide du gouvernement ivoirien et de certains partenaires.
« Le gouvernement de Côte d’Ivoire et nos partenaires, ont permis de hisser le riz N’Zrama de Diabo au delà de nos frontières. À preuve, nous avons participé au Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan(SARA), au Salon international de l’agriculture(SIA) de Paris, ainsi qu’à la Semaine de la cuisine italienne dans le monde », s’est félicitée RebeccaYao.
Poursuivant, elle a réitéré sa volonté de démontrer que les femmes ont leur place dans la stratégie de souveraineté et d’autosuffisance en riz de la Côte d’Ivoire. Pour y arriver, selon elle, l’entrepreneuriat agricole à travers la culture du riz et du vivrier reste l’outil sur lequel l’on doit s’appuyer pour l’autonomisation de la femme en milieu rural.
« Mon credo est ceci: L’union des femmes fait leur force. Quand les femmes se lèvent, rien ne peut les arrêter. Les femmes partagent les mêmes intérêts et ont des vécus similaires. C’estpourquoi, elles doivent se mobiliser et former une communauté dans le but de défendre une communication économique particulière dans les zones rurales où elles sont vulnérables », a conclu Rebecca Yao.