Militant politique et activiste panafricaniste, Kemi Seba va perdre sa nationalité française : Ce que la France lui reproche

Le ministère de l’Intérieur et des Outre-Mer de France a officiellement engagé une procédure pour déchoir de la nationalité française, le militant politique et activiste Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, en raison de ses activités jugées antifrançaises.

Selon une lettre envoyée par la Sous-direction de l’accès à la nationalité française, datée du 9 février 2024, Kemi Seba, connu pour ses prises de position virulentes et ses critiques envers la politique étrangère française en Afrique, risque de perdre sa nationalité française sur le fondement de l’article 23-7 du code civil. 

Cette disposition stipule qu’un Français peut être déclaré avoir perdu la qualité de Français s’il se comporte comme le national d’un autre pays et s’il possède la nationalité de ce pays.

Né à Strasbourg de parents français d’origine béninoise, Kemi Seba détient également la nationalité béninoise, ce qui signifie que la perte de la nationalité française ne le rendrait pas apatride, un élément essentiel pour la légalité de la procédure engagée.

Les autorités françaises accusent Seba de diffuser des messages hostiles et d’inciter à la rébellion contre les autorités locales d’Afrique de l’Ouest, jugées proches de la France. De plus, il a été expulsé de plusieurs pays africains, dont le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, pour ses activités militantes et ses discours incendiaires.

La lettre mentionne que Seba a un mois pour répondre et faire part de ses observations sur la décision proposée avant que le dossier ne soit soumis au Conseil d’État pour un avis conforme. Si le Conseil d’État se prononce en faveur de la perte de nationalité, celle-ci pourra être actée par décret.

Yacouba DOUMBIA 

Journaliste / Observateur averti