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De Jean-Louis Gasset à Émerse Faé: Quelles leçons tirer du parcours des Éléphants de Côte d'Ivoire, Champions d'Afrique 2023?

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De Jean-Louis Gasset à Émerse Faé: Quelles leçons tirer du parcours des Éléphants de Côte d’Ivoire, Champions d’Afrique 2023?

Après avoir frôlé l’élimination en phase de poules, la Côte d’Ivoire vient de remporter sa 3ème Coupe d’Afrique des Nations (CAN), avec à la clé un rare privilège, celui de remporter le trophée en tant que pays hôte. 

Après sa première prestation contre la Guinée Bissau, où elle a marqué deux petits buts sans vraiment convaincre, elle va enregistrer coup sur coup deux défaites, respectivement contre le Nigeria et la Guinée équatoriale, au point d’attendre le dernier match des phases de poule, notamment du Maroc pour décrocher son ticket pour les 1/8 de finale. 

On sait que ce début raté a coûté la place du coach Jean-Louis Gasset qui dû être remplacé par son 3ème adjoint, Émerse Faé, et déclenché une vague de polémiques sur la démission du président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Yacine Idriss Diallo.

Cependant, à partir des 1/8 de finale qui les ont opposés au Sénégal, détenteur du trophée au Cameroun, en 2022, les Éléphants ont commencé à relever progressivement leur niveau de jeu. Certes, tout ne fut pas subitement parfait, loin de là! Les garçons avaient parfois des difficultés pour coordonner leurs passes ou à réceptionner correctement, ce qui était incompréhensible, voir inadmissible pour des professionnels. 

Le phénomène Émerse Faé

Par exemple, en 1/8 et 1/4 de finale, les Éléphants ont certes remporté la victoire mais avec grand peine, étant à chaque fois les premiers à encaisser les buts avant de les remonter. Il y a même qu’en 1/8 de finale contre le Sénégal, ils durent se qualifier par les épreuves de tirs au but.

Néanmoins, contre la République démocratique du Congo (RDC), en 1/2 finale et le le Nigéria, en finale, les scores furent respectivement de 1-0 et de 2-1. Finalement, quelles leçons tirer de cette 34ème édition de la CAN?

D’abord, les circonstances pour le moins curieuses dans lesquelles Émerse Faé a été coopté pour coacher les Éléphants consécutivement au départ brusque de Jean-Louis Gasset, et surtout au regard de l’issue heureuse à laquelle il a vaillamment conduit cette équipe, doivent faire réfléchir plus d’un sur l’attitude que nous autres Africains avons vis-à-vis de l’expertise étrangère. 

Promouvoir les compétences locales

L’herbe la plus fraîche n’est pas necessairement de l’autre côté. En bons patriotes, nous devons rechercher et promouvoir ces compétences locales qui, j’en suis convaincu, ne nous décevront pas, étant elles-mêmes parties prenantes.

Ensuite, il faut souligner que la Côte d’Ivoire a su faire de sa CAN, dite CAN de l’hospitalité, la plus belle et la plus réussie des CAN, grâce aux immenses efforts des uns et des autres. L’espace manquera ici si l’on prend le risque de citer nommément tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réussite de cette compétition africaine. 

Enfin, mais pas le moindre, c’est le moment de saluer le leadership du Président de la République, Alassane Ouattara, qui a solennellement l’engagement d’organiser cette CAN et qui a largement réussi cette gageure, en assignant les rôles qu’il faut aux individus qu’il faut.

Chapeau au Président Alassane Ouattara

Par ailleurs, soutenu par son épouse la Première Dame, Dominique Ouattara, il ne se laissa pas abattre lorsque les garçons n’étaient pas sûrs de leur qualification, après la perte des deux derniers matchs de poule ou de s’immiscer dans la controverse qui enflait sur la démission du président de FIF lors de la débâcle des Éléphants. 

En bon leader, il a su garder le cap, sachant que le plus important n’était pas là, mais qu’il fallait encourager et motiver les garçons afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes car il savait pertinemment que les Éléphants jouaient largement en-deçà de leurs capacités. 

Et c’est ce qu’il fit, justement. Le résultat ne se fit pas attendre. Comme il aime à le dire en plaisantant, il n’y a jamais deux sans trois, d’autant qu’il a toujours été là lorsque le pays capturait ses deux premiers trophés, en 1992 et 2015. Nous tirons le chapeau à cet homme exceptionnel!

Oussou Kouamé Rémi 

Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et expert en développement professionnel

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