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Affaire des 3000 morts de 2011 - Un mouvement interpelle la CPI: "Si Gbagbo et Blé Goudé ont été disculpés, qu’attend-on pour faire comparaître le camp Ouattara?"

Droits de l’Homme 

Affaire des 3000 morts de 2011 – Un mouvement interpelle la CPI: « Si Gbagbo et Blé Goudé ont été disculpés, qu’attend-on pour faire comparaître le camp Ouattara? »

Qui sont finalement les responsables, coupables ou auteurs du crime des 3000 morts causés pendant la grave crise post-électorale de 2011, en Côte d’Ivoire ? Telle est la grande interrogation que pose à la Cour pénale internationale (Cpi), le mouvement souverainiste ivoirien, RURÉN-CI (Rupture et Renouveau en Côte d’Ivoire), dirigé par l’écrivain ivoirien Sylvain Takoué. 

Afin d’exiger que l’affaire soit élucidée jusqu’au bout, ce mouvement vient de lancer une pétition populaire en ligne, et invite les Ivoiriens des quatre coins de la Côte d’Ivoire et de la diaspora, épris de justice à la signer massivement. Selon ses initiateurs, cette pétition demande un record de signatures non seulement pour confondre la CPI qui a semblé avoir arrêté la procédure judiciaire après la comparution de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, mais aussi et surtout pour alerter le système des Nations-Unies sur le macabre cas ivoirien des 3000 morts de 2011, qui avait défrayé la chronique. 

« Après que le procureur de la Cpi a fait comparaître devant cette cour de La Haye deux co-accusés, à savoir l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son allié Charles Blé Goudé, après que cette cour a prononcé, à l’issue de 8 ans de procès, un non-lieu pour insuffisance de preuves, et innocenté les deux prévenus, nous sommes toujours et encore à nous demander qui sont finalement les responsables du crime des 3000 morts de la crise post-électorale de 2011, en Côte d’Ivoire», argumentent les initiateurs souverainistes de la pétition. 

Ce crime ne peut rester impuni

Avant de poursuivre : « Ce crime ne peut rester impuni. L’Onu ne peut pas, au moment des faits, avoir tant brandi ce bilan macabre de 3000 morts aux yeux de la communauté internationale, et croiser ensuite les bras en voyant que la lumière, et toute la lumière, n’est pas encore faite, et est même loin d’être faite, sur cette affaire où il y avait deux camps politiques qui se faisaient la guerre du pouvoir.

Si les principaux meneurs d’un camp, celui de l’ancien président Laurent Gbagbo, y compris lui-même, ont été accusés et ont comparu physiquement devant la Cpi, mais qu’ils ont été ensuite disculpés, qu’attend-on pour faire aussi raisonnablement comparaître les principaux meneurs de l’autre camp, celui de l’actuel président Alassane Ouattara, qui n’a ni saints ni immaculés en son sein et qui est tout aussi concerné par l’affaire ? ».

Sur cette lancée, les initiateurs du RURÉN-CI expliquent que « c’est la raison pour laquelle la pétition populaire est lancée », et qu’« il s’agit de rappeler leur travail judiciaire aux membres du bureau du procureur, afin que la Cpi ne soit pas accusée de faire deux poids deux mesures, et de tenir les rênes d’une justice partisane et non objective. 

Que la Cour pénale internationale de La Haye ne déçoive pas la soif de justice qu’il y a en Côte d’Ivoire

Si ce n’est pas le cas pour cette juridiction internationale, alors qu’elle fasse aussi comparaître devant elle, sans tarder, et aux yeux du monde, les meneurs du camp adverse à celui de Laurent Gbagbo, c’est-à-dire Monsieur Alassane Ouattara et ceux de son camp », ont-ils martelé. 

Avant de conclure : « Certes, la Cpi n’a pas eu besoin d’une pétition en Centrafrique pour se souvenir récemment du cas de l’ancien président centrafricain François Bozizé qu’elle entend faire comparaître devant elle pour répondre des crimes dont il est accusé. D’un autre côté, on voit bien que la Cpi est toute aussi prompte à faire comparaître devant elle le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, tout en sachant qu’Israël n’est pas signataire du traité de Rome qui a institué cette Cpi, puisqu’elle vient d’adresser, ce 20 mai 2024, à Netanyahou et à son ministre de la Défense, deux mandats d’arrêt internationaux pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés dans la bande de Gaza, ainsi qu’à trois dirigeants du Hamas, côté palestinien. 

Nous rappelons donc à la Cpi que la Côte d’Ivoire est signataire de ce traité, et que le cas ivoirien des 3000 morts est encore là, et qu’il n’est pas éteint. Que la Cour pénale internationale de La Haye ne déçoive pas la soif de justice qu’il y a en Côte d’Ivoire, un pays effaré par le crime impuni des 3000 morts ! On parle quand même de crime contre l’humanité et de crime de guerre ! Un conseil d’avocats déposera plainte avec nous à la Cpi, pour la poursuite de ce dossier accablant ».

Lien de la pétition électronique : https://chng.it/SvDPSXDc4V

Soumah Aboubacar

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